Épisode 3 contentement et cadre éthique
Bonjour, vous êtes bien dans Radio Tarot Aujourd’hui, c’est un épisode un peu spécial ou on va parler de tarot de cadre éthique te de concentement
Déjà, j’ai un nouveau générique. Un de mes amis a écouté cette émission et a eu envie de me créer un morceau de musique spécialement pour cette occasion. On n’avait jamais composé pour moi, ça m’a beaucoup touché. Je sens que c’est une manière de rendre une manière d’échanger des services, de valoriser le travail d’autres personnes, d’échanger des choses qui font du bien. Alors merci à Théodore Lefeuvre du Mange Bal Merci d’avoir créé une nappe sur laquelle je peux poser mes mots, mes idées et mes envies.
C’est une émission spéciale aussi parce que je ne vais pas explorer les cartes. Je vais explorer les pratiques.
Une lecture de tarot c’est quoi, quel lien avec l’éthique ?
Pour moi, une lecture de carte, c’est quelque chose qui se fait à deux, des fois plus.
C’est un moment, un moment avec une écoute particulière, un moment qui fait bulle. J’ai envie de faire cette émission parce que j’ai réalisé qu’en fait, même si pour moi c’est la base, ce n’est pas le cas pour tout le monde dans les pratiques d’accompagnement, dans les pratiques de soins.
Il faut un consentement libre et éclairé.
Je ne pensais pas que c’était nécessaire de parler de ça, mais en fait, c’est toujours nécessaire de parler de consentement. On ne tire pas les cartes, en tout cas de mon point de vue, pour des gens qui ne sont pas d’accord. Pour des gens qui n’ont rien demandé.
Avant de parler de cadre éthique, il faut que je vous parle de qu’est ce que c’est pour moi une séance de tarot. C’est un moment intime où on partage des questions, ou plutôt où il y a une personne qui est au service, une personne qui est là pour entendre, pour écouter, pour reformuler, pour proposer des pistes. C’est donc un accompagnement.
D’abord on se regarde, ensuite on se dit qu’on va travailler ensemble. Après les présentations, après s’être dit nos prénoms, je vais dire c’est quoi mon cadre éthique. Parce que je cherche à ce que la personne, elle, sache à quoi je m’engage, à quoi est ce qu’elle s’engage. Savoir quel est le cadre éthique de la professionnel à qui on s’adresse permet d’avoir un consentement libre et éclairé. Et dans une activité entre deux personnes, on a très envie d’avoir ça. Le cadre éthique, c’est ni connaître son client idéal, ni poser des limites pour soi.
Pour moi, c’est l’intention, c’est qu’est ce qu’on a envie d’offrir, qu’est ce qu’on se sent capable de faire. C’est ce cadre, c‘est cet espace précis dans lequel on peut créer de l’intimité.
Le tarot, c’est une conversation intime.
Dans une séance de tarot, on raconte les choses, celle qui tourne, qui peuvent être excitantes, qui peuvent être neutres, qui peuvent être extrêmement embarrassantes. Et pourtant, c’est une intimité assez rapide où on laisse une autre personne trifouiller nos problématiques. Créer de l’intimité, ça prend du temps. Et là, dans une séance, on n’en a pas beaucoup. Alors pour moi, ce cadre, il permet ça.
Il est rassurant, il est rassurant pour moi et j’espère qu’il l’est pour les personnes qui travaillent avec moi. Il nomme ce que je fais, ce que je ne fais pas et quel est mon objectif. Qu’est ce que j’ai envie de donner. C’est quoi mon service.
Quand j’ai commencé à tirer les cartes, j’ai assez vite su que j’avais envie de le faire pour d’autres personnes, que j’avais envie de le faire dans un cadre précis et que j’avais envie de le faire en étant rémunéré.
Tout au long de ma vie, j’ai appris à écouter, à reformuler, à conseiller. C’est quelque chose qui me passionne. Peut être même des fois un peu trop. Un peu trop dans le sens où on n’a pas toujours envie que les choses soient reformulées, qu’on nous donne des conseils.
Alors tirer les cartes, ça veut dire avoir un contexte où je fais ça, où ça fait partie du cadre, où les personnes viennent me voir pour ma capacité à poser des questions, à reformuler, à démêler et à envisager les pistes.
Avec le tarot un cadre éthique ça se crée et ça évolue
Avoir un cadre éthique m’est tellement évident que je ne pensais pas que ça pouvait être l’occasion d’un épisode. Et en fait, en écoutant notre histoire, en regardant d’autres personnes faire, je me dis Hmmm: Peut être ça vous intéresse de savoir c’est quoi mon cadre éthique? Comment je l’ai fabriqué? Qu’est ce que ça veut dire?
Quand on a l’habitude de travailler d’une certaine manière, on peut dire que ça nous est naturel, qu’on ne sait pas faire autrement, qu’on se rappelle pas un moment où on ne faisait pas comme ça. Alors moi, les enjeux en lien avec ce qui est de l’ordre du comportement naturel, je trouve que c’est source de beaucoup de discours très normalisant. Donc j’aimerais bien trouver un autre mot.
C’est comme mes pas de danse de base, c’est le mouvement auquel je reviens le plus facilement. C’est quelque chose que je peux faire sans penser. Sauf que moi, je me rappelle d’un moment où je ne faisais pas comme ça. Je me rappelle d’un moment où je ne tirais pas les cartes pour d’autres personnes.
Mon cadre éthique, je l’ai construit dans le premier cours de tarot en ligne que j’ai pris quand j’ai commencé à apprendre le tarot. C’était avec Beth Maiden de Little Red Tarot. Et je me rappelle de ce moment où Beth a nommé l’importance du cadre éthique en donnant l’exemple du sien. Mon cadre éthique, c’est quelque chose que j’ai fabriqué et qui continue à évoluer.
Ritualiser un début de séance avec des phrases
- La première, c’est ce que tu vas dire là ne sera pas répété
- La deuxième, c’est. Je ne tire pas pour des raisons médicales.
- La troisième chose, je n’ai pas plus de lien avec l’avenir que vous.
- Et la dernière chose que je dis, mon but, c’est que tu repartes avec le plus d’outils possible.
Donner confiance c’est essentiel dans le soin
Alors je commence part dire ce qu’on dépose là ne sera pas répété. La deuxième et je ne tire pas pour des raisons médicales, je ne suis pas médecin, je n’ai pas la formation, je ne joue pas avec la vie des gens.
La troisième chose, c’est je n’ai pas plus de lien avec l’avenir que vous. Là dessus, ça vaut le coup de s’arrêter un peu plus longtemps. Je ne souhaite pas, en tant que cartomancienne, explorer l’avenir comme si c’est moi qui tenait les fils parce que je ne les tiens pas.
Des fois, on a besoin que quelqu’un nous dise ce qui va se passer ou ce qu’on doit faire, comment est ce qu’on doit agir. Parce que des fois c’est reposant et puis des fois ça ne l’est pas. Des fois, on a aucune envie qu’on nous dise ce qu’on doit faire, comment réagir. Mais des fois c’est reposant et moi je me place pas à cet endroit du repos. Moi je me place à l’endroit de dire c’est ok. Ouais, tu vis ça en ce moment, mais je peux pas dire si tu fais ça et ça et ça, Alors il va se produire ça. Et si je le pouvais, je serais pas là. Je serai en train de faire autre chose. Je serais pas en train de vendre mes services.
Et la dernière chose que je dis. C’est mon but. C’est à dire ce à quoi je m’engage. A quoi ça va servir cette séance de tarot. Ce moment où on s’assoit face à face. On regarde des images et on se raconte des choses. Si j’étais snob, je dirais que le tarot, c’est la maïeutique. C’est l’art de poser des questions. Alors ma phrase c’est mon but, c’est que tu repartes avec le plus d’outils possible.
Éthique, philosophe et tarot :
Un tirage de cartes c’est une sorte de dissertation.
On aurait une problématique et on aurait ensuite des questions qui seraient chacune une partie de sa dissertation. Avoir une personne extérieure avec qui partager ce qui nous traîne dans la tête, des fois ça permet d’avancer. Alors moi ce que je fais, c’est que j’accueille, j’explique quel est mon cadre éthique, quel est mon engagement et ensuite je demande de quoi tu veux parler. Qu’est ce qui traîne dans ta tête? Qu’est ce que tu as envie d’explorer?
Bien souvent, les questions sont fermées. On peut répondre que par oui ou par non. Et la personne qui pose la question n’est pas au cœur de la question. Alors il faut reformuler, dire je veux poser des questions ouvertes. Une question ouverte, c’est quelque chose qui donne envie de parler, qui donne envie de préciser, qui donne envie de répondre. C’est quelque chose qu’on pratique beaucoup en interview. Qu’est ce qu’il est possible de ? Comment puis je ? Que faire pour? Et c’est une question qui ne concerne pas d’autres personnes que nous. Et c’est là que vient aussi l’enjeu de consentement.
Je ne fais pas de tirage pour savoir quand est ce qu’il va revenir. Pour savoir qu’est ce qui va se passer dans la vie de votre enfant. Je tire les cartes pour la personne qui est en face de moi comme un destinataire. Faire des tirages pour d’autres personnes, c’est comme lire le courrier qui ne vous est pas adressé, ça ne sert pas à grand chose. Et c’est assez intrusif.
Reformuler pour se comprendre.
Pour que la question soit bien : Comment je fais pour transformer telle relation ? Comment je fais pour me remettre de son départ ? C’est un travail de dialogue. La manière dont je vais poser les questions à mon jeu. C’est une commande. On m’a commandé des questions. Et dans ce dialogue, je tente des choses. Tu me renvoie, je te renvoie. Tu me renvoie jusqu’à ce qu’on arrive à être le plus précis possible. Parce que question floue, réponse floue. Et moi, ce qui me fait marrer, c’est de trouver quelle est la question sous la question, et encore celle d’après et encore celle d’après.
Parce que j’ai l’impression que quand on sait quelles sont les questions qu’on se pose, plus de la moitié du travail est fait.
Les cartes c’est des bouts de cartons
Et moi ce qui m’intéresse, c’est les questions. On a bien assez de choses dans notre existence qui nous enlèvent notre capacité d’agir. On n’a pas besoin de payer quelqu’un pour qu’il nous explique comment ne pas être active dans une situation. C’est un sujet qui est utile dans le tarot, mais pas que. Y a plein de moments où on pose des questions, où on donne beaucoup trop de responsabilités à l’extérieur, à d’autres. Comment est ce qu’on récupère notre responsabilité, notre capacité d’agir?
Pas d’une manière assez culpabilisante, pas en disant que on est responsable de tout, mais en se mettant au centre de la question, en se demandant où sont nos possibilités d’action, où sont nos possibilités de transformation? Où est ce qu’on a envie d’attendre?
Mon but, c’est de donner le plus d’outils. Alors à terme, je réponds à la question, je raconte ce que je vois et je le fais en mettant de moi, mais en m’assurant que le service reste pour l’autre personne. Je vais avoir cette attention, cette écoute, cette focalisation, le temps que nous travaillons ensemble.
La plupart du temps, je fais des tirages pour des personnes qui me sont inconnues et qui des fois n’ont jamais utilisé le tarot. Moi, j’aime tirer dans les lieux publics. J’aime tirer à la terrasse d’un café. D’ailleurs, je fais plusieurs permanences par semaine pour faire ça parce que je trouve que le café, le salon thé, c’est aussi des espaces où on partage de l’intime, notamment avec nos amis, où on va les raconter, des choses intimes, des choses importantes et où on sait faire cette bulle, où on sait ne pas se soucier du regard des personnes extérieures. Aussi être dans l’espace public me protège. Il y a cette bulle, mais on peut facilement en sortir.
Être tarologue c’est au service de la parole des autres.
Des fois, ça peut être fatigant. Cette attention et cette écoute, elle est énergivore. Alors peut être dans mon cadre éthique, il n’y a pas assez de choses qui me concernent, moi qui concernent mes limites. Peut être mon cadre éthique est fabriqué en réponse, en réaction aux clichés sur mon métier, peut être mon cadre éthique et pour les personnes qui travaillent avec moi, mais pas pour moi.
Alors peut être je termine cet épisode en me demandant qu’est ce que j’ai envie d’y rajouter ? C’est pas souvent qu’on réfléchit. Quels sont les mots pour accueillir? On a des habitudes.
« Bonjour, Bienvenue. Fais comme chez toi. «
Déjà que la cartomancie c’est un métier bizarre, on ne peut pas vraiment dire. « Bonjour, bienvenue, fait comme chez toi, » il faut d’autres mots, il faut leur trouver d’autres significations. Et c’est pour ça que j’ai eu envie de faire cet épisode.
Trouvons les phrases qui marchent pour dire précisement:
- Qu’est ce qu’on a l’intention de faire?
- Qu’est ce qu’on propose ?
- Que contient notre cadre éthique?
- Quels sont ses angles morts? Pourquoi?
- Et pour qui on le crée lorsqu’on sort nos cartes?
- Quel est notre objectif?
- Quels changements on souhaite impulser dans notre vie, dans celle des autres?
- Dans le monde du Tarot?
Vous venez d’écouter radio tarot. Si cet épisode vous a plu, n’hésitez pas a le partager avec quelqu’un.e.s d’autres a qui il pourrai plaire. Et si vous voulez connaitre les prochaines dates de sortie, rejoigniez moi sur instagram @atropia
Merci pour votre écoute