3 de coupes l’ode à l’amitié
Oh que cette carte me plaît,
elle a le son du rire, celui ou la gorge se déploie. C’est l’une des seules qui célèbre l’amitié.
Pourquoi est-ce qu’on ne parle pas plus des frémissements liés au début d’une amitié ? Des heures passées à choisir sa tenue avant de les retrouver. Du : j’ai envie de plus, est-ce que je leur dis ? De cette envie au détour d’un petit geste de se proposer de vivre ensemble.
Les explosions de rires
et les épaules qui amortissent le tressautement des sanglots. Pourquoi est-ce qu’on parle pas plus de la douleur de perdre nos ami.e.s et du fait qu’on n’a pas besoin de sexe pour se réconcilier.
De comment est-ce qu’illes nous connaissait sur le bout des doigts et pourtant nous laisse nous transformer.
Pourquoi ?
Pourquoi, passer un certain âge, on se demande plus comment ça va en amitié ? On vous a déjà demandé si vous vous étiez fait des ami.e.s aujourd’hui, dans votre vie d’adulte ? Pourquoi lorsqu’on dit, je veux rencontrer quelqu’un.e, on parle forcément de relations amoureuses ?
Mes ami.e.s me rappellent que
ça fait longtemps que j’ai envie de ça, que je suis capable, que ce n’est pas normal ce qui se passe dans mon couple, mon taf, mon collectif, ma tête. Et je leur rends la pareille.
Parfois, comme un vieux réflexe, on les gradent: il y’a lea meilleur. Meilleurs en quoi ? L’amitié est cet espace où l’on sait que deux ne suffit pas.
Les amitiés sont généreuses et polyformes. Elles rendent le monde plus habitable.
Les amitiés, surtout entre personnes discriminées, sont vues comme futiles ou communautaires. Une manière de s’enfermer entre semblable. Alors que si on repense à la carte de tarot, être 3 permet d’avoir plus d’horizon que si l’on se regardait dans le blanc des yeux à deux.
C’est intéressant qu’elle soit dans la suite des coupes, celle qui nous parle des relations, du lien à nos émotions.
J’aime aussi cette carte parce qu’elle est la seule du tarot où des personnages dansent.
Plus spécifiquement, elle me fait penser à une danse peu reconnue du répertoire folk : la Cochinchine. Une des danses à mon humble avis qui ravie le plus notre enfant intérieur. Parce que je crois que ce n’est pas en solo qu’on le nourrit, mais en compagnie.