Les mots sont importants, les épées aussi
J’aime bien la suite des épées
Dans le tarot, la famille le plus craint est celle des épées, on réduit sa signification aux souffrances psychiques, aux pensées qui bouclent. Aux mots qui font mal, ce qui comme les épées tranchent.
Si on reste sur une lecture traditionnelle, on a :
- le 2 s’aveugler
- le 3 le cœur brisé (le seul qui n’est pas joyeux de ce chiffre)
- le 5 vainqueur perdant
- le 7 voler secret
- le 8 être coincé.e dans ses pensées (j’en ai d’ailleurs fait un épisode de radio tarot)
- le 9 les cauchemars
- le 10 être transpercé d’épée.
Si on rajoute les figures lues comme sans tact ou froide, il n’est pas bon d’avoir les épées dans ses tirages. J’ai déjà parlé ici d’utiliser la reine d’épée comme carte d’ancrage pour dire NON.
Et en anglais, Lindsey Mack à des ressources gratuites, ainsi qu’un podcast qui aborde ces cartes mal qui ont mauvaise réputation
Mais en rester là, c’est oublier beaucoup de chose.
La famille des épées a aussi pour signification dans le tarot la simulation intellectuelle, l’apprentissage, la communication et donc de dialogue. Ce qui n’est pas rien.
Moi, j’aime quand ça fuse, les discussions qui durent jusqu’au petit matin, les mots qui font pop dans nos têtes et qui éclaire d’une nouvelle manière ce qu’on sait être vrai.
Il ya des mots qui font exister des réalités (par exemple je vous déclare mari et…) D’autres encore qui ouvre ou ferme notre capacité d’imaginer.
Et petite astuce, une phrase qui commence par “De tout temps est en général là pour dire au sujet de rester à sa place.
J’aime les mots même si à l’écrit je les estropie.
J’aime les mettre à plat, les adresser, trouver les bons. Ceux qui apaisement, ceux qui font rire, ce qui permet de se comprendre.
Des mots ont radicalement changé ma vie.
Par exemple féministes.
Avant que ce mot devienne ma réalité, je comprenais bien qu’il y avait un problème, que ce que je vivais en tant que toute jeune fille n’était pas normal.
Mais je ne savais pas encore que ce n’était pas personnelle, ou juste sur moi que ça tombe.
Mettre des mots, rencontrer des personnes qui revendiquent cette identité de lutte, savoir que d’autres avant moi avait transformé ce sentiment diffus d’injustice en colère, en solidarité, en action, en grande réussite a été un véritable point bascule.
En comprenant que mon vécu n’est pas juste individuel,
Mais celui d’un groupe social, j’ai arrêté de considérer que c’était moi le problème. J’ai commencé à écouter et à valoriser d’autres paroles. J’ai modifié mes alliances, mes amitiés, mes désirs, j’ai réorienté les destinataires de mon attention et de mon soin.
Tout ça avec un mot ?
Disons plus tôt avec la pluralité des personnes qui l’emploient, avec cette réflexivité propre au vocabulaire qui crée de l’espace entre les lignes pour que nous puissions exister.
Alors la prochaine fois que tu sors une carte d’épée ou qu’on essaye de t’embobiner, pense à la puissance des mots, à ce qu’ils permettent en termes de compréhension, de mise en commun, de fabrication de l’imaginaire et de soin.