Épisode 1 Se lancer avec les valets

Les valets du fifth spirit traot de Charlie Claire Burgess

Voici la transcription de mon épisode

Radio Tarot, une émission pour explorer les cartes et découvrir les possibles. Salut! Je suis Alice et je tire les cartes sur Grenoble et ses environs.

Je n’ai pas de don et j’ai appris en autodidacte grace à plein de contenu différents. Ici, je transmets ce que j’ai découvert un peu pour rendre hommage à celles qui m’ont appris et aussi pour y mettre ma touche. Avant de tomber dedans, je regardais avec un peu dédain la pratique tarologie, comme plein d’autres personnes. Et puis, au détour de rencontres, j’ai essayé sans pouvoir m’arrêter. Il y a maintenant quatre ans, jusqu’à en faire mon métier.

Par ailleurs, ça fait dix ans que je fais de la radio associative. Le son est une matière qui m’éclate. Parler dans des micros, avoir un espace ou partager mes recherches avec des inconnus. Rendre radiophonique ce qui ne l’est pas. Penser des paysages sonores détournés, des sons pour créer des émotions. Tout ça est palpitant, en tout cas pour moi.

Quand j’ai commencé à apprendre les significations des cartes, je me suis rendu compte qu’il y avait deux catégories celle qui était familière des événements, des manières de réagir, des leçons que je pouvais connecter facilement à ma vie. Et puis il y avait celle qui provoquait un bruit blanc. Ces cartes qui, lorsqu’elles viennent dans un tirage, donnent envie de disparaître. Non pas parce qu’elles présagent quoi que ce soit, mais parce que c’est le vide. Et c’est de celle là dont j’ai envie de parler. J’ai envie de commencer par ça, ce qui a été difficile.

Qu’est ce qu’on fait face au vide? On peut le remplir de plein de choses, entre autre de mots clés. Il en existe beaucoup plus ou moins enthousiasmants. Ou bien on peut se tenir au bord et regarder en bas, délicatement, par à coups, avec curiosité. J’ai tendance, je l’avoue, à faire demi tour quand j’en suis à cet endroit là. J’ai horreur du plateau dans l’apprentissage. J’ai envie que ça aille vite. De stimulation. De surfer sur le pop. De la compréhension. Mais avec le tarot et la radio, j’ai persévéré. Alors je suis trop contente de me lancer dans un projet qui allie les deux.

Ma première émission, elle va parler des cartes de cours. Les cartes de cours dans le tarot, c’est seize personnages qui font couler beaucoup d’encre. Est ce que ce sont de futures rencontres? Est ce que ce sont des parties de nous mêmes? Est ce qu’il serait possible de parler de maîtrise sans ramener à la monarchie? Est ce que le roi, en bon missionnaire, est au dessus de la reine? Le tarot est grossièrement un outil de 78 cartes qui utilise les images pour évoquer des concepts et donc assez vite face à de nombreuses interprétations graphiques. On se pose la question de la représentation qui a l’habitude d’être représentée, que les produits culturels parlent d’elle et eux à qui on se réfère continuellement et qui est ce qu’on pille sans avoir besoin de citer. Les mots sont importants, ils peuvent renforcer des normes ou venir les interroger. Certains créateurs créatrices renomment les figures, les cartes de cours pour sortir des classiques. Enfant, ado, maman, papa. Parce qu’on a besoin d’un imaginaire plus large que celui de la Manif pour tous. Et je dois avouer que ce sont mes préférés. Certes, ça demande un peu plus d’efforts pour se souvenir de qui est qui, mais si on se met à apprendre le tarot, c’est parce qu’on a soif de regarder le monde autrement. Cela dit, je vais utiliser le vocabulaire classique pour parler des valets aujourd’hui. Personne n’est parfait.

J’ai galéré avec les valets. On les compare à des enfants, à des personnes qui entrent dans l’enseignement supérieur de leur élément. La fac des coupes. Il y a quelque chose qui me chagrine dans cette représentation. Raconter l’enfance comme un espace de candeur, d’innocence est extrêmement limitant. Si c’était le pays des fleurs? Pourquoi est ce qu’on passe autant de temps en analyse à l’évoquer? L’enfance n’est pas un long fleuve tranquille. C’est un espace où notre consentement est optionnel car on ne sait pas encore, on est dépendant et confronté possiblement à des violences au sein des familles, dans l’institution scolaire. Et pourtant, il y a tant de choses qu’on savait mieux faire enfant, comme jouer, dire ce qui est important, changer d’avis et reconnaître lorsqu’on s’est trompé, s’enthousiasmer très fort puis passer à autre chose.

Si tu as un jeu sous la main, sort les valets, sinon laisse moi te raconter.

Il y en a quatre. Ce sont des personnages jeunes et chacun tient dans ses mains l’élément de sa famille et le regarde avec beaucoup d’attention. Déjà, ça dit quelque chose de la concentration, de la découverte, de l’envie de comprendre. Les valets sont des autodidactes et touche à tout. Ces cartes nous rappellent qu’on peut jouer même en tant qu’adulte et chaque famille nous invite à jouer avec des éléments différents. Les mots pour les épées, la matière pour les pentacles, l’imagination pour les coupes, l’énergie pour les bâtons et donc pour apprendre. Je les ai regardés, je les ai regardés seul à seul. Je les ai regardés entourés, je les ai regardés dans des tirages. J’ai essayé de regarder dans le vide, de regarder ce que ça m’évoque. Et puis, il y a à peu près un mois, j’ai eu une épiphanie. Le tarot est extrêmement cyclique. C’est comme une aventure où on passe par des étapes et où on pourrait les faire dans l’ordre qu’on voudrait. Des fois, j’ai l’impression que c’est un peu comme un jeu dont vous êtes le héros.

Chaque suite parle d’une matière différente et raconte une histoire. Ça ne veut pas dire que dans nos vies, on va d’abord avoir l’expérience A, puis l’expérience B. Forcément, on peut avoir B, A, on peut avoir B et A. En même temps, on peut avoir bx. Mais pour comprendre les cartes, c’est intéressant de savoir c’est quoi l’histoire qu’il y a autour. Me voilà alors le mois dernier avec une épiphanie et c’est ce qui m’a donné envie de me lancer dans cette émission en mode. J’y vais et on peaufine ça après. Donc la révélation est. Les valets sont après les dix. Oui, oui, tout à fait, Merci. C’est extrêmement banal, mais ça m’a amené loin. En tout cas, c’est ce qui m’a motivé à produire mon premier épisode de podcast que vous écoutez. Le dix dans une suite et la fin d’un cycle. Donc le valet a appris de ce qu’il vient de traverser et c’est d’autant plus limpide pour les suites qui n’ont pas de happy end sur les quatre suites. On en a deux qui terminent de manière joyeuse. On pourrait presque s’imaginer que c’est une comédie romantique et il y en a deux, donc ça fait pas très envie d’être dans cet état là. Alors parler des valets, ça fait que je vais aussi vous parler des dix. Celles qui sont douloureuses nous rappellent qu’il y a des choses qui ne sont pas à nous, des remarques, des pensées, des projets. Je crois que les suites qui se terminent difficilement sont l’occasion d’apprendre à ne plus faire pour les autres et de se rappeler qu’on est au centre de nos vies et que ce qu’on veut est important.

Le valet d’épées, c’est le premier à tenir correctement son épée. Comme si, après avoir touché le fond du dix d’épées, un corps allongé transpercé de dix épées, tu t’es broue. On parle de toucher le fond du moment où nos pensées nous transpercent. Où on a récupéré sur le sol des choses qui nous concernent pas et on se les consciencieusement planté. Le valet d’épée. Il est là. Il est prêt. Il s’est relevé, il a touché le fond et maintenant il sait mieux ce qu’il a envie de faire. Avec ses mots, il sait mieux comment est ce qu’il a envie de nommer ses limites, de dire des choses même si on n’est pas complètement sûr de se dire que ce qu’on a à dire, ce qu’on a à faire, c’est important. On est prêt. Peu importe si on a l’impression de pas avoir grand chose, on est là et on veut partager.

Le dix de bâton parle de surcharge. On y voit un personnage tenant de manière plus ou moins chancelante dit Bâton. C’est pas facile d’avancer avec tout ça dans les mains, sur le dos. Ça nous parle d’énergie, ça nous parle à quoi est ce qu’on dévoue notre énergie? Et jusqu’à l’extrême, ça peut parler de burn out. Alors le valet de bâton, Il tient son bâton à deux mains. Il a une nouvelle idée. Il a quelque chose qui le fait vibrer. Cette carte, elle parle de savoir à quoi est ce qu’on dévoue notre feu, comment est ce qu’on trie et comment est ce qu’on choisit quelque chose sur lequel on a envie d’avancer, quelque chose qu’on a envie de déployer? Je crois que les épées et les bâtons nous parlent du rapport aux autres, dans le sens où ils nous parlent de comment est ce que les mots, les actions, les projets des autres en viennent à prendre plus de place que ce qu’on a envie? Alors les valets nous invitent par le jeu, par la légèreté, à se choisir soi, à décider qu’est ce qu’on va dire, qu’est ce qu’on veut faire et être complètement concentré là dessus.

Les deux autres suites parle plutôt de terreau, parle de cet endroit où on se sent en confort, où on se sent entouré pour pouvoir expérimenter à faire confiance à ce qui nous entoure, à ne plus être en hyper vigilance et à avancer dans notre exploration. On a les coupes. Le dix de coupe nous parle de toucher le beau. Quelque chose qui est fugace. De s’arrêter pour regarder l’arc en ciel. Qu’est ce qu’on fait après avoir vu, après avoir contemplé, après avoir été touché par quelque chose de beau? Comment est ce que tu prolonges ta visite? Comment est ce que tu emmagasine? Comment est ce que tu fais confiance qu’à un moment ça va se reproduire? Et les pentacles. Les pentacles nous parlent de se sentir liés, de se sentir liés avec d’autres humains sur différentes générations. Ça peut être sa famille, sa famille choisie en tout cas de sentir où est ce qu’on a enraciné, de quoi est ce qu’on a envie de prendre soin. Qu’est ce qui fait qu’on est à cet endroit là? Et comment ce cocon, cette ambiance qu’on a autour de nous, Toutes ces personnes nous donnent envie de créer.

Comme le tarot, c’est avant tout un art de se poser des questions.

Quelle serait celle des valets?

Chaque valet a son domaine et j’ai envie de les explorer.

Quand est ce qu’on sait qu’on sait?

Coupe: Et si il nous propose de jouer? Il nous propose d’inventer des histoires. Comme un moment, on a su le faire. Et des histoires pas dramatiques, des histoires d’aventures, mais pas dans un imaginaire anxieux. Parfois, on a l’impression qu’on n’a pas d’imagination, alors que c’est juste qu’on la dévoue aux pires scénarios possibles.

Les pentacles, tout est là. Alors je me lance. Faire ce qui est important est autour de nous. Tout est là. On est prêt. On y va, on rempote, on dépote et c’est bon les bâtons.

Qu’est ce qui me fait trop envie?

C’est quoi ce truc qui me fait chaud au ventre?

C’est quoi ce projet auquel j’ai envie d’entièrement me dévouer?

On approche de la fin de cet épisode réalisé par la canicule de juillet grenobloise.

Et avant de vous laisser, j’ai envie de vous parler d’activités qu’on peut faire en compagnie des valets.

Le valet d’épée:

Écrire sans se relire et puis appuyer sur envoyer. Apprendre un nouvel alphabet. Écrire un post parce qu’on a découvert un nouveau concept l

Les coupes: Rêver éveillé, Proposer un jeu en voiture. Écrire une fanfiction.

Les bâtons: Trouver l’endroit où on a les meilleures idées. L’endroit où on pense tranquillement: douche, WC, tâches répétitives et l’explorer ou encore un brainstorming.

Les pentacles. Apporter du soin. Cuisiner cette recette qu’on a héritée de notre grand mère. Sentir que dans l’activité physique, d’autres personnes sont là, peut être des personnes qui ne le sont plus, rangeait son bureau pour pouvoir le mettre encore en désordre. Sentir qu’autour de nous tout est là et qu’il ne nous reste plus qu’à créer, à avancer, à se balader, se balader en forêt.

Je dirais que le ton des valets, c’est assez, assez rapide. Les valets y communiquent rapidement, ils ont quelque chose à l’intérieur, il faut que ça sorte, ça peut sortir sous plein de formes. Et ce premier épisode, il est comme ça. Il faut que ça sorte. On verra après, on verra comment peaufiner, on verra comment. Comment mélanger les mots, les sons. Mais j’avais envie de vous laisser sur ça. Les valets. Ils ont des voies assez rapides. Et puis pauses parce qu’on cherche autre chose, on cherche une nouvelle idée.

Ils nous invitent aussi à dire que c’est pas grave de changer d’idée, que c’est pas grave de changer de projet. Ce qui est grave, c’est de ne pas oser, c’est de se dire que il vaut mieux ne rien faire que de ne pas le faire parfaitement.

Avec les valets, on peut travailler sur notre perfectionnisme, on peut travailler à oser, on peut travailler, à se sentir légitime, on peut travailler à se regarder avec bienveillance.

Alors s’il fallait répondre à la question des valets,

quand est ce qu’on sait qu’on sait?

Et si il se passait ça et ça et ça?

Est ce que je suis prête pour partir dans cette nouvelle aventure?

De quoi j’ai vraiment envie?

J’ai envie de tout réenregistrer parce que j’ai l’impression que c’est pas assez. Je peux faire mieux, mais je ne vais pas le faire. Voilà, c’était le premier épisode de Radio Tarot. J’espère que ça vous a plu. Moi j’ai bien aimé créer ça et j’ai hâte de la suite.

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